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Développement des statistiques culturelles en FW-B

Cycle de quatre séminaires sur la question du développement des statistiques culturelles en FW-B

Si l’Observatoire n’a pas pour vocation de produire de la statistique culturelle, (cette fonction est, jusqu’à présent confiée à l’ETNIC), bon nombre de ses travaux nécessitent cependant le recours aux données chiffrées pour construire une représentation des secteurs et matières culturelles. Il importe donc que des données soient collectées, stockées, historicisées et publiées. La question des données « utiles » à l’observation et à l’analyse des politiques culturelles avait déjà fait l’objet d’une première étude, en 2002, sur les systèmes d’information relatifs aux opérateurs subventionnés et développés par les services de la Direction générale de la culture. En conclusion de ce travail, un certain nombre de recommandations avaient été formulées et concernaient notamment le statut des opérateurs, les flux financiers et l’emploi, les activités ainsi que la mesure de la participation des populations. Dans son dernier rapport d’activités (mai 2014), l’Observatoire recommandait qu’une politique coordonnée soit instaurée en matière d’information et de statistiques relatives aux politiques culturelles. Ces recommandations ont, par ailleurs, été reprises dans le Contrat d’Administration.

Pour mettre concrètement en œuvre ces recommandations, l’Administration générale de la culture (AGC) et l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) ont signé fin janvier 2017 un protocole de collaboration et de partenariat en matière de conception et de construction d’un système d’information coordonné relatif aux politiques culturelles. Cette convention porte sur la mise en œuvre progressive d’une coordination opérationnelle entre l’OPC et les différents services de l’AGC en matière de conception et de construction de référentiels, d’outils et de données statistiques relatifs aux politiques culturelles.

Cette coordination porte notamment sur les objets suivants : les typologies (des politiques culturelles, des opérateurs culturels, des instruments de politique culturelle), le thésaurus des politiques culturelles, les législations, réglementations et autres normes de politique culturelle, les données relatives au budget administré par l’AGC et à son affectation entre les différentes politiques, les données relatives aux infrastructures culturelles de la FW-B, les bilans et procès-verbaux des organes d’avis et de concertation, l’inventaire (annuel) des opérateurs culturels subventionnés, les données relatives au budget administré par l’AGC et de son affectation entre les opérateurs subventionnés, les données relatives à l’organisation des services administratifs en charge de la Culture, les données d’information comptables des opérateurs culturels subventionnés, les données relatives aux activités des opérateurs culturels subventionnés, les données relatives aux publics, à la participation des populations, et aux conditions d’accès (cibles, tarifs,…) et les données relatives à l’emploi des opérateurs culturels subventionnés.

De manière à soutenir la coopération décrite dans cette convention, l’AGC et l’OPC ont décidé d’organiser en 2017 et 2018 un cycle de quatre séminaires sur la question du développement des statistiques culturelles en FW-B. 
Ces séminaires porteront successivement sur : 1° la mesure des pratiques culturelles et de la participation sociale à la culture, 2° les dépenses et le financement culturels, 3° les indicateurs économiques et la mesure de l’emploi, 4° le périmètre du champ culturel.

 

Ce cycle de séminaires s’articule autour de trois questions centrales qui en dessinent l’horizon de référence :

  • Quelles représentations du monde sont véhiculées par les choix méthodologiques en matière de statistiques culturelles ?
  • Quelles sont les pistes concrètes pour dépasser les obstacles et difficultés actuelles ?
  • En quoi les données collectées peuvent-elles être utiles aux opérateurs et aux usagers ?

Programme :

Deux interrogations étaient au centre des débats :

  • Comment la généralisation de l’usage d’Internet reconfigure la manière dont nous nous engageons dans des activités culturelles et dont nous interagissons avec l’offre culturelle ?
  • Quelles sont les enjeux prioritaires, démocratiques et autres, qui devraient guider le développement des statistiques en matière de pratiques et de fréquentations culturelles ?

Plus que jamais par les temps incertains que nous connaissons, nous avons la conviction que les statistiques en général, et les statistiques en matières culturelles en particulier, sont un outil indispensable pour tendre vers une appréhension juste de réalités multiples, diverses, complexes et, plus important encore, pour nous prémunir des multiples mirages dont nous sommes si souvent prompts à nous contenter.

  • Conclusion. André-Marie Poncelet
     
Photo du séminaire du 18 avril 2017          Photo du séminaire du 18 avril 2017          Photo du séminaire du 18 avril 2017

Programme :

Programme :

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  • Les données d’informations relatives à l’emploi dans les comptes annuels des opérateurs culturels : Roland de Bodt.
  • Discussions ; modérateur : Jean-Philippe Van Aelbrouck.
  • Conclusions et perspectives ; André-Marie Poncelet, Administrateur général de la Culture et Michel Guérin, Directeur-Coordinateur de l’Observatoire des politiques culturelles.

À cette occasion, l’AGC et l’OPC ont eu le plaisir d’accueillir, Monsieur Loup WOLFF, statisticien et sociologue, chef du département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la Culture en France.

Son intervention a porté sur le « Périmètre culturel », tel qu’il est aujourd’hui saisi par le DEPS dans la production des statistiques culturelles.

Le DEPS est un service attaché à l’Administration de la Culture, mais également labellisé service d’étude de l’INSEE.

Au sein du Ministère de la culture, Loup Wolff constate des préoccupations contrastées entre l’intérêt des services administratifs pour la production de données statistiques  et les aspirations des services de recherche, attentifs au dialogue social, et plus volontiers enclins à  l’élargissement du champ d’observation : l’observation des politiques publiques doit également servir à la structuration du débat public. 

En France, comme en FW-B,  il est nécessaire de produire un cadre statistique global qui détermine le contenu du champ à observer et à analyser.

Dans cette perspective, définir des unités culturelles, des acteurs, des activités, des produits, relève d’un exercice délicat.  Il importe en effet de préciser des frontières entre ce qui est et ce qui n’est pas culturel, surtout à l’heure où l’hybridation des formes culturelles est de mise (le propos est exemplifié par le jeu vidéo, impliquant de nombreux métiers, parfois fort éloignés du monde culturel). 

En France, le champ d’observation du DEPS dépasse largement le champ couvert par le Ministère de la culture et bon nombre de données sont collectées par l’INSEE, par les différents ministères (de l’emploi, du travail...), par des structures centralisatrices de données également, notamment parce qu’elles administrent des métiers et des formations. 

Les interventions ont souligné toute l’exigence de la qualité des données statistiques mais aussi de leur pérennité.

Les échanges lors de cette rencontre ont permis de mieux appréhender la spécificité du modèle français en matière de statistiques culturelles, de cerner surtout la nécessité de construire des outils statistiques fiables et stables; et démontrent également la nécessité de distinguer les enjeux d’administration et les enjeux de recherche dans la démarche de construction des outils de collecte.