2024

 

La notion de « tiers-lieu » est fréquemment utilisée à l’endroit d’espaces culturels et artistiques hybrides, caractérisés par une volonté de décloisonnement des disciplines, des pratiques et des publics. Depuis une dizaine d’années, ces tiers-lieux culturels font l’objet d’un engouement médiatique, institutionnel et scientifique important. En France, ils se sont imposés comme un élément clé des politiques publiques situées à l’intersection de la cohésion territoriale et du développement culturel. Et, en Belgique francophone, la notion est désormais mobilisée à différents échelons de l’action publique.

Cette reconnaissance a pour effet d’en brouiller les contours du tiers-lieu culturel, d’en compliquer les tentatives de définitions. Le terme désigne aujourd’hui un ensemble de réalités extrêmement hétérogènes. Alors, catégorie fourre-tout, terme en vogue… Sans doute. Cependant, les tiers-lieux culturels donnent à voir, peut-être plus explicitement qu’ailleurs, les transformations en cours des régimes de production et de diffusion culturelles, qu’il s’agisse d’une volonté de reterritorialiser le fait culturel ou de celle d’inscrire la création artistique au sein d’espaces dédiés à la vie sociale.

Pour tâcher d’y voir plus clair, l’OPC a souhaité, dans le cadre de ce numéro de Repères, retracer la généalogie du concept et explorer les multiples questions que ces lieux particuliers soulèvent en termes de politique culturelle. 

 

Lancée en septembre 2021, cette recherche qualitative, qui a été confiée à l’Institut d’Administration scolaire de l’Université de Mons suite à un marché public, est dédiée à l’observation de l’implémentation du PECA (dans ses premières années de mise en œuvre) au sein de l’enseignement maternel (ordinaire et spécialisé) de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans cette perspective, 4 axes de recherche ont été identifiés :Quelles sont les représentations qu’ont les acteurs des activités ou interventions culturelles et artistiques ? Comment sont pris en compte les besoins spécifiques des élèves (qu’ils soient issus de l’enseignement maternel ordinaire ou spécialisé) dans les activités/interventions proposées ? Quels sont les changements induits (ou pas) dans les activités/interventions, les apprentissages et le suivi/évaluation des élèves depuis la mise en œuvre du PECA ? Quels sont les changements systémiques induits (ou pas) par la mise en œuvre du PECA ?

Au total, ce sont 150 personnes (86 acteurs du PECA et 64 élèves du maternel) qui ont été rencontrées dans le cadre des 20 consultations mises en place au sein de 4 grands territoires définis préalablement (zones Bruxelles et Brabant wallon, zones Namur et Luxembourg, zones Liège, Verviers et Huy-Waremme, zones Wallonie Picarde, Hainaut Centre et Hainaut Sud).

Transversale au monde de la culture et à celui de l’enseignement, la présente recherche met à disposition des éléments susceptibles de nourrir la réflexion autour des enjeux et défis que rencontrent aujourd’hui les acteurs impliqués dans les partenariats du PECA, parcours dont le déploiement et la portée doivent encore se poursuivre dans les prochaines années.

 

L’OPC a déjà mené plusieurs recherches relatives à l’accessibilité à la culture. En 2020 nous avons publié un état de la littérature relatif à l’éveil culturel et artistique des tout-petits (pdf). Dans la présente publication, nous avons souhaité, au travers d’une enquête quantitative, nous intéresser aux modalités qui entourent cet éveil, en interrogeant aussi bien le monde culturel et artistique que le monde de la petite enfance.

Le but de cette enquête n’est pas de chercher à définir la notion d’éveil culturel et artistique mais bien de dresser un état des lieux des pratiques liées à cet éveil, dont l’objectif est de mettre en relief ce qui se joue sur le territoire belge francophone.

La récolte des données a eu lieu durant le premier semestre 2022 et à l’issue de celle-ci nous totalisons 1.238 répondants, dont 62% proviennent du monde culturel et artistique et 38% du monde de la petite enfance. 

 

L’OPC a développé depuis quelques années déjà un domaine de recherche dédié à la culture et aux systèmes éducatifs. A cet égard, l’OPC a décidé, dès 2021, de concevoir un outil d’observation de ce parcours. Dans un premier temps, et sur base des contenus des plans de pilotage des établissements scolaires, l’Observatoire a structuré un projet de grille de suivi basé sur les trois composantes du PECA : connaître, pratiquer et rencontrer. Le projet de grille a alors été confié à l’INAS (UMONS) afin d’être testé durant l’année 2022 auprès d’un échantillon représentatif d’établissements scolaires de l’enseignement fondamental en FW-B. Comme son nom l’indique, cette grille de suivi n’a pas été conçue dans une perspective d’évaluation du PECA.  Son objectif consiste en la collecte organisée et pérenne d’informations destinées à renseigner, tant sur les contenus que sur la forme, en ce qui concerne les déploiements des partenariats et partant, les choix culturels et artistiques des établissements scolaires belges francophones.